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Coronavirus : le dépistage pour sortir du confinement Alors que le gouvernement tente de définir une stratégie de sortie du confinement de la population française, il apparaît de plus en plus certain que l’on ne pourra pas attendre la disparition du virus. « Le confinement ne permet pas de faire disparaître le virus », il limite seulement « sa propagation et retarde le prochain pic épidémique pour éviter, au maximum, l’engorgement du système hospitalier », explique au Figaro Samuel Alizon, spécialiste en maladies infectieuses. Pour être efficace, le déconfinement doit se faire de manière progressive, avec la sortie, pour commencer, des personnes ayant acquis une immunité. Or, « la seule solution pour connaître quelle part de la population est protégée est de réaliser des campagnes de dépistage sérologique de grande ampleur », indique le chercheur Arnaud Banos. Mais « il paraît compliqué de tester tout le monde ». Par conséquent, « on peut envisager des tests ciblés sur des échantillons représentatifs par région ainsi que des focus sur des sous-populations particulièrement exposées », ajoute-t-il. Cependant, les dispositifs utilisés pour tester la population risquent d’être intrusifs. « Si on combine ces dispositifs avec un déconfinement progressif, on peut totalement envisager un système qui ne vous suit pas à la trace », nuance Arnaud Banos. Dans L’Express, Carine Milcent déclare se méfier « des politiques de ‘marquage’ qui peuvent provoquer des dégâts collatéraux et induire des effets psychologiques ». Elle estime que « la fin du confinement passera par un processus politique qui arbitrera entre » deux priorités : la protection de la population et la nécessité de pondérer la crise économique qui se profile. Une sortie progressive du confinement est « une assez bonne idée ». Mais « il faudrait que ce soit basé sur des analyses immunologiques, sur des tests réels », estime Morgane Bomsel, biologiste moléculaire, citée par France Info. Il ne faut pas « rater » le dépistage, renchérit dans Le Point Franck Molina, le « Monsieur Test » du comité Care. « Cela doit même être l’une des clés de la réussite. » Le Parisien rapporte que, selon une étude publiée dans The Lancet, il existe trois tableaux cliniques différents d’évolution de la pathologie : une présentation clinique très peu symptomatique ; une aggravation environ 10 jours après le début de la maladie ; et une présentation grave d’emblée. Cette étude a été réalisée par l’hôpital Bichat (Paris), le CHU de Bordeaux et des chercheurs sur les cinq premiers patients atteints par le coronavirus hospitalisés en France. La Croix souligne la mobilisation de la recherche pour trouver rapidement des réponses face à la pandémie, tout en préservant la rigueur scientifique. Le nombre de publications scientifiques a explosé et l’Unesco a appelé au développement de la « science ouverte ». Cette démocratisation, « globalement bénéfique à la société civile, peut aussi avoir un effet pervers lorsque certaines études préliminaires sont trop vite médiatisées », comme l’illustre par exemple le débat sur la chloroquine, relève le chercheur Josselin Thuilliez. Concernant la recherche de traitements, LCI s’interroge sur la possibilité qu’une mutation du virus n’altère l’efficacité d’un vaccin. « Pour l’instant, il n’y a aucune assurance qu’il y ait une mutation », affirme Frédéric Tangy. Le Figaro revient sur les conclusions d’une étude britannique, publiée fin mars, qui concluat que 2 millions de Français auraient déjà été contaminés par le Covid-19. Selon le mathématicien Jean-Stéphane Dhersin, « ces estimations sont à prendre avec beaucoup de prudence » car « elles s’appuient sur des paramètres qui ne sont pas assez bien connus, à commencer par le taux de létalité ». France Info a comparé la situation en France et en Allemagne en fonction de trois critères : la politique sanitaire, l’état du système hospitalier et le financement de la recherche. Concernant ce dernier point, l’Allemagne dépense plus de 90 milliards d’euros par an en recherche publique et privée, contre 50 milliards en France. Ce qui fait dire à Samuel Alizon que le financement dans l’Hexagone est « risible » par rapport à notre voisin outre-Rhin. « Quand un virus émerge, on demande aux chercheurs de se mobiliser en urgence et de trouver une solution pour le lendemain. Or, la science ne marche pas comme cela. Cela prend du temps et de la réflexion », avait déclaré au Monde Bruno Canard, spécialiste des coronavirus. Mediapart a rencontré le sociologue Didier Torny, qui travaille depuis 2004 sur la prise en charge des maladies émergentes et la gestion des pandémies. « Ce qui m’a d’abord beaucoup frappé, c’est que tout le travail fait, en gros de 2004 à 2012, a semblé avoir complètement disparu ! », déclare-t-il. Dans un entretien accordé au Figaro, le virologue Yves Gaudin déclare qu’« il faut se préparer à vivre avec ce virus au minimum pendant dix-huit mois à deux ans ». « Il faudra attendre qu’on atteigne une ‘immunité de troupeau’, c’est-à-dire que 60 à 70 % de la population mondiale soit vaccinée ou ait développé des résistances. Le virus pourra alors circuler moins facilement. » Interrogé par L’Obs, le sociologue Pascal Marichalar rappelle la chronologie de l’épidémie, qu’il a établie à partir des articles publiés par le journal Science. « Face à ceux qui répètent ‘on ne savait pas’, j’ai voulu souligner l’extraordinaire quantité de savoirs que la science a accumulés sur le Covid en à peine trois mois », indique-t-il. Le Parisien s’interroge notamment sur la possibilité que le virus ait été présent en France dès le mois de janvier. Le quotidien cite Samuel Alizon, selon lequel « les génomes viraux suggèrent, avec une assez grosse marge d’erreur, une arrivée des premiers cas à partir du mois de février et une épidémie qui a crû à partir de là ». Enfin, l’écologue Philippe Grandcolas rappelle dans 20 Minutes que l’épidémie est « liée à une zoonose, c’est-à-dire une maladie dont le réservoir de l’agent infectieux est un animal ». « Parmi ces zoonoses, la majorité provient d’animaux sauvages. Dès lors, cette épidémie de coronavirus est révélatrice de l’état actuel de la biodiversité. Plus précisément, de la façon dont l’homme la maltraite », estime-t-il. La Croix indique que, selon l’expert, « plus des deux tiers des maladies émergentes sont des zoonoses ». Le Figaro, 03/04 – Temps de lecture : 4 min Lexpress.fr, 02/04 – 5 min Francetvinfo.fr, 02/04 – 2 min Lepoint.fr, 02/04 – 13 min Leparisien.fr, 02/04 – 3 min La-croix.com, 02/04 – 4 min Lci.fr, 02/04 – 3 min Le Figaro, 03/04 – 3 min Francetvinfo.fr, 03/04 – 8 min Mediapart.fr, 03/04 – 11 min Le Figaro, 03/04 – 4 min Nouvelobs.com, 02/04 – 5 min Leparisien.fr, 02/04 – 3 min 20minutes.fr, 03/04 – 1 min La Croix, 03/04 – 4 min
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